Le rôle du contraste de couleur et de luminosité est indissociable du processus par lequel les personnes négocient et comprennent l’environnement bâti.
Le contraste de couleur est le degré de différence entre une couleur et une autre sur la roue des couleurs : plus les couleurs sont visuellement différentes, plus le contraste est fort.
Le contraste de luminosité (aussi appelé contraste de luminance) est la différence d’éclat ou de brillance entre deux objets ou deux surfaces : plus grande est la différence entre les degrés de luminosité, plus fort est le contraste.
Une personne ayant une excellente vision qui entrerait dans un immeuble bien conçu et organisé de façon logique, où il y a une bonne signalisation, peu ou pas d’éblouissement et peu d’ombres, pourrait malgré tout se sentir désorientée si le contraste de couleur ou de luminosité était faible dans le milieu environnant. Ces problèmes sont amplifiés de beaucoup pour une personne vivant avec la cécité.
Dans l’environnement bâti, le contraste de couleur et de luminosité peut être utilisé efficacement à une multitude de fins, comme repérer une ouverture de porte, attirer l’attention sur la signalisation et définir une voie de circulation. Il peut également servir à l’orientation. Par exemple, un architecte pourrait choisir différentes couleurs pour les sections ou étages d’un édifice. Cependant, l’uniformité et la simplicité revêtent aussi de l’importance. Un contraste de couleur et de luminosité à chaque changement de direction ou de détail architectural peut prêter à confusion.
Au bénéfice des personnes touchées par la cécité, toutes les parties d’un environnement bâti doivent être prises en compte lorsqu’il s’agit de contraste de couleur et de luminosité. Contre un mur pâle, par exemple, une porte de couleur foncée et à cadre de couleur foncée, telle que brun, sera plus facile à repérer qu’une porte pâle. Un panneau indicateur se remarque bien plus facilement si sa couleur et sa luminosité contrastent avec celles de la surface de mur contiguë.
Chaque fois que c’est possible, le contraste de couleur et de luminosité des éléments clés de l’environnement bâti devrait être d’au moins 50 % (les différences plus élevées sont à privilégier). Le contraste de couleur et de luminosité sur les panneaux indicateurs et les pictogrammes doit être d’au moins 70 %.
Le contraste de couleur et de luminosité entre des surfaces doit être mesuré avec un photomètre, tenu à une distance de 200 à 250 mm au-dessus de chacune. La valeur de réflectance à la lumière (VRL) est mesurée pour la surface la plus brillante (B1) et pour la surface la plus foncée (B2). Le contraste se calcule avec ces deux VRL et la formule suivante :
Contraste de couleur et de luminosité = B1 – B2 x 100 / B1
fournit des détails supplémentaires sur d’autres moyens permettant de mesurer le contraste des couleurs.
Des recherches supplémentaires seraient extrêmement utiles pour déterminer l’efficacité de ces normes lorsqu’elles s’appliquent aux personnes vivant avec une perte de vision. Une de ces approches consisterait à utiliser des simulateurs de vision pour évaluer le contraste des couleurs tel qu’il serait perçu par une personne vivant avec une perte de vision. Des simulateurs de vision peuvent être trouvés en ligne.
Il y a plusieurs années, AIRA, une organisation qui fournit des services d’interprètes visuels d’agents virtuels, a publié une application mobile qui aide toute personne intéressée à voir comment les personnes vivant avec une perte de vision perçoivent leur environnement. L’application mobile est téléchargeable gratuitement depuis l’App Store d’Apple.
Les fabricants fournissent souvent des VRL sur des jetons de couleurs de peinture et d’autres échantillons de matériaux. Il existe aussi des calculateurs de VRL en ligne.
Les lignes directrices ci-dessous permettent de produire un contraste de couleur et de luminosité pour des espaces extérieurs, des espaces intérieurs et des panneaux indicateurs.
- Utiliser des couleurs très différentes côte à côte pour différencier des éléments clés de l’édifice. Voici quelques bonnes combinaisons :
- noir/blanc
- jaune/noir
- brun chocolat/blanc
- bleu foncé/blanc
- rouge foncé/blanc
- violet foncé/blanc
- vert foncé/blanc
- orange/noir
- Éviter les combinaisons de couleurs suivantes, qui ont un faible contraste :
- jaune/gris
- jaune/blanc
- noir/violet
- rouge/noir
- gris/blanc
- bleu pâle/blanc
- Éviter les combinaisons de couleurs suivantes, qui ont un faible contraste et sont particulièrement difficiles à distinguer pour les personnes atteintes de daltonisme :
- rouge/vert
- bleu/vert
- Garder à l’esprit que pour des personnes touchées par la cécité, un lettrage blanc sur un fond foncé est plus facile à lire que des lettres foncées sur un fond blanc. La section Signalisation fournit plus de renseignements à ce sujet.
- S’en tenir à des agencements de couleurs simples pour que le design soit clair. Trop de couleurs et de motifs chargés créent de la confusion.
- Faire preuve de cohérence dans les couleurs pour transmettre un renseignement donné. Par exemple, utiliser une couleur pour toutes les entrées des toilettes des femmes dans un édifice, et une couleur contrastante pour toutes les entrées des toilettes des hommes.
- S’il est impossible d’ajuster la couleur ou le contraste d’un objet, envisager d’autres options. Par exemple, si les couleurs du logo d’une entreprise ne peuvent être changées et que certaines sont visuellement peu différentes, placer une bordure contrastante autour de la représentation graphique du logo.