Les sentiers polyvalents servent à de nombreux modes de transport en milieu urbain. Ils sont empruntés par des personnes qui vont à pied ou qui utilisent toutes sortes d’autres moyens de transport actif tels que vélos, triporteurs, quadriporteurs, patins à roues alignées et planches à roulettes. Les sentiers polyvalents qui ne sont pas purement récréatifs rendent tout de même possibles les déplacements sécuritaires dans une collectivité, à l’écart des voies de circulation automobile. Ces sentiers sont le plus souvent des surfaces pavées et ils doivent être accessibles, sauf si leur emplacement ne le permet pas.

En raison de leur plus forte densité de circulation et de la plus grande diversité des besoins de leurs utilisateurs, les sentiers polyvalents doivent comporter des éléments de design qui ne sont pas requis pour d’autres types, comme les sentiers d’interprétation de la nature.

Il y a deux principaux aspects à considérer pour l’accessibilité visuelle des sentiers polyvalents : le design du sentier lui-même et le design des intersections (c.-à-d., endroits où les voies du sentier se croisent et ceux où le sentier polyvalent croise une voie de circulation automobile).

Les sentiers plus larges comprennent plusieurs voies de déplacement, lesquelles peuvent être uni- ou bidirectionnelles. Les voies doivent alors être clairement délimitées, de préférence par des bandes de séparation physique intégrées au sentier. Les bandes de séparation devraient idéalement être des indicateurs tactiles d’éveil de la vigilance au sol, une tâche parfois irréalisable sur de longues distances; elles doivent sinon être formées d’un matériau détectable par une canne, à contraste de couleur et de texture par rapport à la surface du sentier.

Lorsqu’il est impossible d’installer des bandes de séparation physique, une ligne centrale de couleur contrastante et à fini antidérapant doit être peinte sur la surface du sentier.

Les zones tampons sont des espaces libres (p. ex., surface gazonnée plane ou accotement pavé dans une aire de circulation intense) aménagés près des sentiers polyvalents pour des situations d’urgence ou des chutes. Elles ne sont pas exigées par toutes les normes de design. Les zones tampons doivent être clairement différenciées de la surface fonctionnelle du sentier. Le bord délimitant la zone tampon et le sentier doit être détectable avec une canne.

Certains sentiers portent aussi une signalisation horizontale, comme des flèches directionnelles, des mots et des symboles, près des zones de danger potentiel ou des points d’intérêt. Toutes les marques inscrites sur le pavage doivent être de grande dimension, clairement lisibles et peintes d’une couleur en net contraste avec la surface du sentier. La peinture utilisée pour les marques doit être antidérapante. L’information transmise par les marques sur le sentier doit aussi figurer sur des panneaux indicateurs placés à des endroits appropriés pour une lecture visuelle et tactile.

Comme dans les sentiers d’interprétation de la nature, des panneaux d’information ou des dispositifs de signalisation détaillée à contenu tactile et braille doivent être installés au début et aux autres endroits clés des sentiers polyvalents et, idéalement, être mis en évidence par une surface contrastante détectable par une canne qui informe les utilisateurs de leur présence.

Les autres éléments fournis le long des sentiers polyvalents, comme les toilettes, les aires de repos, les fontaines à eau potable et les téléphones d’urgence, doivent être conformes aux bonnes pratiques en matière d’accessibilité décrites ailleurs dans ce document.

Intersection d’un sentier polyvalent.
Intersection d’un sentier polyvalent.

Aux intersections d’un sentier polyvalent, une signalisation conforme aux exigences est requise pour faciliter le repérage du chemin d’accès. Une surface détectable par une canne, de couleur et de texture contrastante, est recommandée dans toute la zone d’intersection. À l’approche de l’intersection, des marques sur le pavage pourraient aussi servir d’avertissement préalable, surtout dans les endroits où la circulation est dense.

Les intersections avec des voies de circulation automobile, parfois appelées traverses cyclopiétonnières, doivent être clairement définies par un contraste de couleur ou de surface qui assurent la visibilité. Comme pour les traverses piétonnières ordinaires, des indicateurs tactiles de surface de marche sont recommandés au début de la traverse cyclopiétonnière. Autant que possible, les traverses cyclopiétonnières doivent être dotées d’un système de SPA. La circulation du sentier peut être dirigée vers une intersection existante où l’infrastructure de traverse piétonnière est déjà présente. Le cas échéant, la déviation de la piste du sentier doit être indiquée clairement. Lorsque des dispositifs de retenue (barrières ou garde-corps) décalés sont utilisés aux traverses cyclopiétonnières pour ralentir la circulation des vélos et des autres modes de transport, ils doivent être détectables par une canne et être de couleur contrastante.